Carcinome basocellulaire
Aussi appelé épithélioma basocellulaire. C’est le plus fréquent de tous les cancers chez les personnes à peau blanche. On estime qu’aux Etats-Unis d’Amérique, 30% de la population présentera ce cancer.
Il se présente généralement comme une petite plaie qui ne guérit pas.
Elle se recouvre d’une croute qui tombe et revient sans arrêt. L’évolution est généralement lente, sur plusieurs mois ou années. Il peut aussi se présenter sous forme d’un petit nodule dont le centre est le siège d’une petite ulcération tandis que les bords ont une structure perlée avec des petits vaisseaux sanguins. Il est parfois pigmenté (foncé) et être confondu avec un mélanome (la biopsie permettra de faire la différence). Dans sa forme la plus superficielle, il peut se présenter comme une plaque rougeâtre et squameuse.
Facteurs de risque et diagnostic
Ce type de cancer apparait surtout sur les zones exposées chroniquement au soleil.
Visage, épaules, jambes, avant-bras. Sa cause principale est l’exposition aux rayons ultraviolets. Son risque augmente avec l’âge. Rare avant 30 ans, il devient plus fréquent après 50 ans. Les personnes à peau claire ont un risque accru. Même si l’aspect est souvent typique, le diagnostic de certitude est posé par une biopsie suivie d’un examen microscopique.
Traitements
S’il est le plus fréquent, il est aussi, dans la plupart des cas, le plus facile à traiter. Les modalités peuvent en être multiples.
La prise en charge dépendra du type de basocellulaire, de son étendue locale, de sa localisation sur le corps, des antécédents et de l’âge du patient… La majorité de ces tumeurs est traitée au cabinet du dermatologue et ne nécessite pas d’hospitalisation.
L’exérèse chirurgicale en marges saines contrôlées par examen microscopique est le plus souvent préconisée.
Dans certains cas débutants, un traitement local par curetage et/ou cryothérapie (destruction par application d'azote liquide) vous sera proposé. Certaines crèmes contenant un agent de chimiothérapie (5 Fluoro-uracil) ou stimulant l’immunité locale (imiquimod) peuvent également être efficaces. La photothérapie dynamique (combinaison d’un agent photo sensibilisant et de lumière) peut également être une option.
Si la tumeur évolue, elle peut atteindre les tissus avoisinants et la situation peut devenir plus préoccupante.
Pour les cas plus importants et/ou les localisations difficiles (nez, paupières…) des opérations chirurgicales importantes peuvent s’avérer indispensables et nécessitent parfois des techniques complexes de reconstruction (chirurgie réparatrice). Les marges de résections sont alors examinées pendant l'opération.
La radiothérapie, la plupart du temps réservée aux cas plus avancés, est un traitement qui peut s’avérer très efficace.
Lorsque la tumeur est considérée comme non résécable des traitements systémiques (médicaments) peuvent être proposés.
Le vismodegib est un médicament de type thérapie ciblée qui se prend par voie orale. En cas d'échec, une immunothérapie, le cemiplimab (anti PD-1) est disponible depuis 2021.
Suivi
Le carcinome basocellulaire ne donne pas de métastases (ou de façon exceptionnelle!) et le pronostic est généralement favorable.
Le risque de récidive locale (au même endroit) dépend de l’importance de la tumeur initiale et du traitement appliqué. Un patient qui a fait un basocellulaire présente un risque assez important d’en faire un, voire plusieurs autres dans les mois ou années qui suivent. Le risque de faire d'autres cancers de la peau (carcinomes spinocellulaires ou mélanomes) est également accru. Un suivi dermatologique est donc proposé
Carcinome spinocellulaire
Encore appelé épithélioma spinocellulaire ou carcinome épidermoïde, il représente le deuxième cancer le plus fréquent de la peau.
Aspects cliniques
Il s'agit le plus souvent d'une tumeur qui évolue assez rapidement, d'une plaie qui ne guérit pas.
Les spinocellulaires apparaissent souvent sous forme d’un nodule rougeâtre, d’apparition souvent rapide (quelques semaines ou mois, contrairement au basocellulaire qui évolue plutôt lentement) pouvant saigner au moindre contact. Ils peuvent ressembler à une verrue ou à une plaie ouverte, éventuellement recouverte d’une croute qui ne guérit pas malgré des soins locaux appropriés. Une plaie qui n’évolue pas favorablement après quelques semaines requiert un avis médical!
Facteurs de risques et diagnostic
Rare avant 50 ans, il apparait surtout après 70 ans.
La cause principale est l’exposition chronique aux rayons ultraviolets. Il peut également être favorisé par l’existence de cicatrices, de brulures, de plaies, d’ulcères chroniques. Une exposition aux rayons X ou à certains produits chimiques (arsenic, dérivés pétroliers…) est également évoqué.
Le diagnostic doit toujours être confirmé par une biopsie (prélèvement) et un examen microscopique.
Traitements
Le traitement est avant tout chirurgical.
Il dépendra de l’âge du patient, de ses antécédents, de la localisation et de la taille de la tumeur. Contrairement aux basocellulaires, des cellules de spinocellulaires peuvent migrer vers les ganglions régionaux pour donner des métastases. Un bilan comportant une investigation (généralement une échographie) des ganglions les plus proches est généralement requis avant de planifier le traitement. L’importance de la chirurgie (marges de sécurité, nécessité de reconstruction après résection, opération des ganglions…) dépendra de l’importance de la tumeur et de son étendue.
Lorsque que la tumeur n’est pas opérable (étendue trop importante, patient trop âgé, récidive…), la radiothérapie peut être une bonne alternative. En cas de tumeur inopérable ou en cas de métastases, une immunothérapie par cemiplimab (anti PD-1) peut également être proposée.
Suivi
La plupart de ces tumeurs évoluent favorablement après un traitement simple, le plus souvent réalisé sous anesthésie locale en ambulatoire.
La précocité du diagnostic reste, comme toujours primordiale. Plus la tumeur importante, plus les traitements sont difficiles avec risque de séquelles esthétiques ou fonctionnelles.
Cependant, certains spinocellulaires peuvent récidiver localement ou donner des métastases (surtout ganglionnaires). Un suivi approprié est donc nécessaire.