CHIRURGIE MELANOMES ET AUTRES CANCERS DE LA PEAU
Mélanomes cutanés
Définition
Le mélanome provient de la transformation cancéreuse des mélanocytes, cellules de la peau responsables de la pigmentation de celle-ci
Les mélanocytes et... le bronzage
Lorsqu'ils sont stimulés, par les rayons solaires par exemple, ils produisent un pigment brun noir appelé mélanine chargée de protéger les cellules de notre corps contre les rayons néfastes. C'est le bronzage.
La qualité de la mélanine dépend d'une personne à l'autre, d'une population à l'autre. Certains (peau naturellement pigmentée, yeux et cheveux foncés,) sont bien protégés, d'autres beaucoup moins (peau et yeux clairs, cheveux blonds ou roux).
Il ne faut pas confondre le mélanome avec les naevus communément appelés grains de beauté qui sont eux tout à fait bénins.
Blausen.com staff (2014). "Medical gallery of Blausen Medical 2014". WikiJournal of Medicine 1 (2). DOI:10.15347/wjm/2014.010. ISSN 2002-4436
Epidémiologie
Avec les autres cancers de la peau, le mélanome est le cancer qui a le plus progressé dans la population d’origine européenne ces dernières décennies. En effet, depuis les années 1970, le nombre de nouveaux patients augmente de 3 à 7% par an, soit un doublement de l’incidence tous les 10 à 20 ans !
Rare pendant l’enfance, sa fréquence augmente dès la fin de l’adolescence et atteint un pic vers l’âge de 50 ans.
En Belgique, avec 2070 cas en 2019 (registre belge du cancer) le mélanome représentait le quatrième cancer chez les femmes (après les cancers du sein, du poumon et du colon). La même année, 1656 cas ont été déclarés chez les hommes, ce qui en fait le cinquième cancer (après les cancers de la prostate, du poumon, du colon et de la vessie).
Comparé à d’autres cancers, il frappe des patients relativement jeunes. En Belgique, on estime qu’en termes d’années potentielles de vies perdues, il s’agit du second cancer (après la tumeur au cerveau).
Son poids, en termes de santé publique, est donc (de plus en plus) important.
Causes
L’augmentation des cas de mélanomes est attribuée à des changements de mode de vie associés à une augmentation de l’exposition de la peau aux ultraviolets (UV), surtout une exposition intermittente intense. Les UV naturels (soleil) ou artificiels (bancs solaires) agissent en endommageant le matériel génétique des cellules de la peau et en diminuant les réactions locales de défenses.
Dans le courant du 20ème siècle, avec l'avènement des congés payés et l'amélioration des conditions de vie, le soleil et le bronzage sont devenus synonymes de beauté, de richesse et de santé.
Ce qui est dangereux, c'est l'exposition solaire aiguë intermittente, par "flash", c'est à dire typiquement l'exposition des vacanciers qui partent 15 jours ou un mois par an au soleil et qui exposent des zones couvertes en temps normal.
De nombreuses études scientifiques montrent également que l’exposition excessive aux rayons ultraviolets pendant l’enfance est un facteur de risque important pour développer un mélanome malin à l’âge adulte
Comment s’en protéger ?
Tout d’abord, il faut être prudent si on présente un ou plusieurs facteurs de risques : peau claire, antécédents d’exposition solaire importante pendant l’enfance, présence de nombreux naevus (grains de beauté), antécédents personnel ou familial de mélanome.
1) L'ombre
La meilleure protection, c'est l'abstention. Il faut rechercher activement l'ombre pendant les loisirs et ne pas s'exposer volontairement aux heures les plus chaudes (entre 11h et 15h en tenant compte de la localisation géographique et d'une éventuelle heure d'été).
Ceci ne vous empêchera pas de passer d'excellentes vacances dans un pays chaud et ensoleillé.
Il suffit d'adopter les coutumes locales : la sieste est un moyen agréable et efficace de lutter contre le mélanome.
2) Les vêtements
Chapeaux, casquettes, tee-shirts, … La gamme de vêtements conçus pour la protection solaire (de plus en plus souvent vendus avec un "label" anti-UV) ne cesse de s'étendre.
3) Les crèmes solaires
Pour peu qu'elles soient bien utilisées, les crèmes solaires peuvent constituer une protection efficace. L'indice de protection correspond au temps que vous pouvez rester au soleil sans être brûlé. Par exemple, si après 10 minutes d'exposition apparaît un érythème cutané (rougeur), une crème avec indice de protection 2 vous permettra de rester 2 x 10 minutes au soleil avant de rougir.
Nous recommandons des produits possédants un indice de protection UVB d'au moins 30 ainsi qu'une bonne protection anti-UVA.
Attention aux effets pervers des crèmes solaires ! Pour efficaces qu'ils soient, ces produits doivent être utilisés comme compléments aux mesures de protection habituelles et non à la place de celles-ci. Les indices de protection sont mesurés en laboratoire et ne correspondent pas forcément à ce qui se passe dans la vie réelle. La plupart des gens ne mettent pas assez de crème et ne la renouvelle pas assez souvent. Il faut aussi tenir compte de la transpiration ou des baignades qui en diminuent l'efficacité. Le terme "écran total" signifie que le produit filtre les UVA et les UVB, mais ne préjuge pas de l'indice de protection.
Un "écran total" ne constitue donc pas un passeport pour rester sans risque en plein soleil !
Protégeons les enfants !
L'irradiation d'une peau immature avant l'âge de 12 ans est un des facteurs de risque les plus importants de développer un mélanome à l’âge adulte.
Les jeux en plein air suffisent largement à synthétiser la vitamine D nécessaire à la bonne croissance.
Jeux à l'ombre, chemisettes, chapeaux, crèmes solaires correctement utilisées, …
Trop de crèches, d'écoles ou de centres de loisirs ne possèdent pas de zone de jeux à l'ombre. Trop d'enfants sont laissés sans protection aux heures les plus chaudes sur la plage.
Les mentalités doivent changer !
Les enfants ne recherchent pas le bronzage qui ne réjouit que les parents.
Détection précoce
La prévention secondaire consiste à essayer de dépister la maladie le plus précocement possible afin d'en faciliter le traitement et d'en améliorer le pronostic.
Ceci passe par l'information du public et la formation du personnel médical et paramédical.
Toute lésion suspecte (voir aspects du mélanome) devrait faire l'objet d'un avis médical.
Si le mélanome est détecté à temps, il peut être guéri dans la quasi-totalité des cas grâce à une simple intervention chirurgicale !